Le Projet d’Appui Régional à l’Initiation pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS) porte la Déclaration de Dakar et vise à cet effet, à mettre en place les conditions nécessaires à l’atteinte des objectifs qualitatifs et quantitatifs de la Déclaration de Dakar. Il est coordonné au niveau régional par le CILSS.
Il vise donc à remédier aux problèmes récurrents du développement de l’agriculture irriguée en intensifiant la mise en œuvre d’un programme de développement de l'irrigation dans six pays à travers le Sahel, grâce au renforcement des capacités institutionnelles et au développement de solutions d’irrigation dans les zones d’intervention sélectionnées dans chacun des pays. Le PARIIS vise, par ailleurs, à promouvoir la mise en œuvre des mécanismes et conditions de durabilité et de viabilité post projet, favorisant la poursuite des investissements dans les Etats.
1.1. Objectif de développement
Améliorer la capacité des parties prenantes à développer et gérer l’irrigation et d’accroitre les superficies irriguées en suivant une approche régionale basée sur les « solutions » dans six pays du Sahel : (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad).
1.2. Résultats attendus
Les résultats intermédiaires attendus de la mise en œuvre des composantes sont :
Au Titre de la composante A : Modernisation du cadre institutionnel et cadre de planification
- RI A1. Le processus d’accès au foncier et à l’eau sur les périmètres irrigués est amélioré sur des bases transparentes et équitables en vue de la sécurisation des producteurs
- RI A2. Le processus de planification et de réalisation des investissements est concerté et repose sur des analyses de données fiables et des études ciblées
- RI A3. Les missions, fonctions et responsabilités des différents acteurs du développement et de la gestion de l’irrigation sont clarifiées
Au Titre de la composante B : Financement des solutions d'irrigation
- RI B1. Des investissements bancables (tous types) portés par le projet obtiennent des financements
- RI B 2. Des solutions de revitalisation et de gestion pérenne des systèmes irrigués existants (tous types) sont disponibles et mises en œuvre dans des zones sélectionnées
- RI B. 3. Des solutions de développement de nouveaux systèmes irrigués de petite et moyenne taille sont disponibles et mises en œuvre dans des zones sélectionnées
- RI B.4. Des services de qualité aux producteurs et opérateurs de terrain (services d’appuis aux irrigants incluant formation, conseil agricole, outils TIC, produits financiers et infrastructures telles que stockage, piste d’accès) sont disponibles et accessibles dans des zones sélectionnées
Au Titre de la composante C : Gestion des connaissances et coordination
- RI C.1. Les informations et les connaissances en matière d’irrigation sont partagées entre les acteurs
- RI C.2 La coordination permet un pilotage et une gestion efficace du projet.
1.3. Indicateurs d’impact et de résultats
Indicateurs de l'objectif de développement du projet
- Bénéficiaires directs du projet (10 500), dont les femmes (35%);
- Superficie d’irrigation améliorée ou nouvellement aménagée (3 000 hectares);
- Intensité annuelle des cultures sur zones équipées par le projet (130%);
- Acteurs formés utilisant les connaissances acquises (40%);
- Part des portefeuilles d’investissement du pays en ligne avec l’approche 2iS (40%).
Les indicateurs (a) à (c) seront atteints dans les Zones d'Intervention Prioritaire(ZIP) du projet ciblées en fonction de leur potentiel pour le développement viable de l'irrigation à travers une mise à échelle d’un ou de plusieurs types de systèmes d'irrigation. L’indicateur (d) examinera les acteurs locaux dans les ZIP ainsi que les parties prenantes nationales qui bénéficieront des activités de formation soutenues par le projet. L’indicateur (e) est liée à l'effet de levier du projet dans le portefeuille des investissements dans l'irrigation des six pays et permettra de mesurer les résultats du projet dans la rationalisation et l'institutionnalisation des solutions d'irrigation à travers différentes opérations et à l'échelle régionale.[1]
Indicateurs de résultats intermédiaires
- Composante A: Modernisation du cadre institutionnel et de planification
A1. Instruments opérationnels de gestion locale du foncier irrigué (20)
A2. Instances opérationnelles de gestion locale de l’eau (7)
A3. Adéquation du processus de planification par rapport à une grille d’analyse (9)
A4. Participants aux activités de consultation (15000)
- Composante B: Financement des solutions d'irrigation
B1. Superficies portées par le projet ayant obtenu du financement (2000 hectares) ;
B2. Usagers de l'eau disposant de services d’irrigation et de drainage nouveaux ou améliorés (8 400) ;
B3. Organisations d’irrigants opérationnelles établies ou renforcées (75) ;
B4. Producteurs ayant accès à des services d’appui établis ou améliorés par le projet (17000).
- Composante C: Gestion de connaissance et coordination
C1. Acteurs ayant utilisé les outils de la plateforme intégrée multimédia de génération et de partage des connaissances mise en place par le projet ;
C2. Activités de recherche-action utilisées dans la capitalisation (3) ;
C3. Nombre de solutions d’irrigation performantes établies documentées et diffusées (3).
II. DESCRIPTION DETAILLEE DES COMPOSANTES DU PROJET
2.1. Composante A : Modernisation du cadre institutionnel et cadre de planification
Elle vise à :
- renforcer les capacités des acteurs institutionnels, des opérateurs en aménagement, des institutions financières et de la profession agricole en veillant à rechercher une meilleure structuration et une synergie agissante des différentes fonctions ;
- améliorer les bases réglementaires et les capacités des structures en charge de l’irrigation et pour les producteurs, avec un accent sur les aspects relatifs au foncier et à la gestion de l’eau ; et
- améliorer le processus de planification à travers l’analyse des dépenses publiques, la concertation avec les acteurs, l’harmonisation des processus de mise en œuvre opérationnelle, la définition des priorités d’investissement.
2.2. Composante B : Financement des solutions d’irrigation
Elle vise à :
- établir des modèles pertinents – appelés Solutions - pour le développement et la modernisation des différents types de systèmes irrigués visant le changement d’échelle et assurant les conditions de leur viabilité ;
- mettre en œuvre les solutions dans des zones sélectionnées. Tenant compte des pratiques en cours, des profils socioéconomiques des producteurs au Sahel, des leçons apprises et du potentiel de développement de l’irrigation dans les pays concernés, le projet a adopté une typologie comprenant les 5 types d’irrigation suivants : (i) bas-fonds et décrue contrôlée ; (ii) irrigation individuelle privée ; (iii) irrigation villageoise ; (iv) grande irrigation publique ; et (v) irrigation commerciale à travers le partenariat public – privé (PPP). Le projet établira des solutions pour chacun de ces 5 types d’irrigation et en fonction des priorités des pays. Il les mettra effectivement en œuvre au travers d’études de faisabilité, d’investissements pour l’amélioration / la revitalisation des systèmes existants et le développement de nouveaux systèmes de petite et moyenne taille et de l’amélioration de la qualité des prestations techniques et des services d’accompagnement en matière d’irrigation. Des activités de renforcement de capacités seront mises en œuvre pour diffuser ces solutions et ainsi contribuer à les institutionnaliser. Le projet apportera également un appui méthodologique, technique et financier dans la préparation des études de qualité pour la constitution de projets d’investissements bancables notamment dans la grande irrigation et accompagnera les pays dans la recherche de financement.
Le projet est construit autour du concept de solution[2] qui allie (i) des modèles institutionnels et des modalités organisationnelles pour le développement et la gestion du système d’irrigation ; (ii) des mécanismes de financement du développement et de la gestion des systèmes, reposant sur une combinaison adéquate de dépenses publiques, de capitaux, de frais, de contributions en nature, de subventions judicieuses, de crédit et de garanties ; (iii) la sélection et la conception rigoureuses de technologies adaptées et des infrastructures connexes, adossées à des mécanismes appropriés de contrôle de la qualité ; et (iv) des parties prenantes qualifiées et autonomes, capables de mettre en œuvre les différentes composantes de la solution de manière coordonnée. Des solutions seront identifiées pour chaque type de système d’irrigation en s’appuyant sur la typologie définie dans le cadre de l’Initiative Irrigation au Sahel (voir le Tableau 2).
Tableau 1 : Description des Cinq types de systèmes d’irrigation cibles
Type |
systèmes d’irrigation cibles |
Description des systèmes |
1 |
Aménagement de bas fonds et décrue contrôlée |
Amélioration de la collecte des eaux de pluie basée sur un contrôle partiel des eaux à l’aide de petites levées, de vannes et de structures d’accès dans les zones basses, y compris les bas-fonds et les plaines de décrue. |
2 |
Petite irrigation individuelle privée |
Systèmes d’irrigation privée à petite échelle pour les particuliers ou de petits groupes de producteurs, impliquant la présence d’équipements de pompage et la distribution de l’eau par différents types de canalisations ou de conduites. |
3 |
Irrigation villageoise |
Irrigation communautaire à petite échelle pour les villages ou les grands groupes de producteurs constitués en organisations d’utilisateurs, gérant les équipements de pompage et la distribution de l’eau par différents types de canalisations ou de conduites, ainsi que les structures d’accès. |
4 |
Grande irrigation publique |
Plans d’irrigation à grande échelle gérés par les autorités publiques, provenant généralement de grands cours d’eau régulés par des barrages, et impliquant une combinaison de stations de pompage, de vannes, de grands systèmes de canalisations et de drainage, des routes de desserte et une structure de gouvernance complexe s’appuyant sur des organisations d’utilisateurs.
|
5 |
Irrigation commerciale à travers le partenariat public -privé(PPP). |
Plans d’irrigation à moyenne ou grande échelle basés sur un partenariat entre le gouvernement, une entité privée et les communautés à proximité du système d’irrigation en vue de développer et de gérer ce dernier (répondant aux mêmes spécifications techniques que le Type 4). |
3.3. Composante C : Gestion de l’information et des connaissances et coordination
Elle vise à :
- assurer le pilotage et la coordination du projet ;
- assurer la capitalisation et la gestion des connaissances utiles aux acteurs de l’irrigation ;
- effectuer périodiquement des activités de suivi du secteur irrigué et des ressources en eau à travers des enquêtes ;
- promouvoir le développement et l’utilisation de technologies d’information et de la communication,
- appuyer la dissémination des résultats de la recherche, des échanges thématiques, la capitalisation et le développement de technologies, mécanismes d’apprentissage, etc.
- mettre en œuvre les activités de communication et de suivi-évaluation