Présentation Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS)

     I.    CONTEXTE ET JUSTIFICATION

 

1.1. Le Forum de Haut niveau Du 31octobre 2013 pour la relance de l’irrigation dans les pays du Sahel et la Déclaration de Dakar

Les six États du Sahel, réunis à Dakar le 31 Octobre 2013 lors de la Conférence de Haut Niveau sur la relance de l’irrigation au Sahel, ont convenu de combiner leurs efforts pour accroître le rythme et la qualité des investissements dans l’agriculture irriguée sur la base d’une approche participative et systémique de résolution des problèmes et de développement de solutions adaptées. La déclaration de Dakar sur la relance de l’irrigation a été faite en retenant comme slogan « Forger la résilience et accélérer la croissance au Sahel et en Afrique de l’Ouest par la relance de l’agriculture irriguée ». L’objectif de cette Déclaration est d’augmenter sensiblement les investissements en matière d’hydraulique agricole pour passer de 400.000 hectares aujourd’hui à 1.000.000 d’hectares d’ici 2020, pour un coût total estimé à plus de sept milliards de dollars US.

1.2. Initiative pour l’irrigation au Sahel

Suite au forum de Dakar, les six pays ont mis en place avec leurs partenaires techniques et financiers et les acteurs de l’agriculture irriguée une Task Force pilotée par le CILSS, chargée d’instruire un programme régional visant à appuyer les six États dans la réalisation des objectifs quantitatifs et qualitatifs fixés à Dakar. La Banque Mondiale a soutenu les activités de la Task Force en mobilisant des fonds du Water Partnership Program. La Task Force a entrepris de produire un document de Cadre Stratégique fixant les orientations à suivre, un Programme d’Action Global (PAG) comprenant toutes les actions nécessaires à l’atteinte des objectifs de Dakar. Un premier projet régional intitulé « Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS), a obtenu du groupe de la Banque Mondiale une allocation de 173 millions de $US en vue de concevoir, de préparer et de mettre en œuvre les activités du projet.

1.3. Justification du projet

Le projet permettra aux six pays, de tirer le meilleur parti possible des effets potentiels d'une stratégie d'élargissement partagée de la manière la plus rentable. Une approche régionale pour le développement de l'irrigation aidera à : a) faciliter la planification coordonnée des investissements dans les zones de ressources naturelles partagées; (b) construire la base de connaissances et faciliter les échanges d’expérience au niveau régional ; (c) Attirer / faciliter la participation du secteur privé à l'innovation et à fournir des services de qualité au niveau régional à moindre coût, et d) faciliter l'adoption de politiques régionales par le biais d'un benchmarking institutionnel.

Le projet contribue à la vision de l'Initiative Irrigation au Sahel (2is) à savoir : « une agriculture irriguée en expansion qui soit productive, durable et rentable pour la création d'emplois et la sécurité alimentaire au Sahel ». Le projet posera les bases pour une meilleure efficacité et un impact accru du développement de l’irrigation conformément aux principes établis dans le Cadre Stratégique de l'Initiative pour l’Irrigation au Sahel.  Il permettra (a) de mettre en œuvre  des processus homogènes et simplifiés pour les investissements en irrigation, b) accroître l'alignement des donateurs sur les approches nationales, c) attirer en fin de compte, des fonds supplémentaires, conformément aux principes établis dans le Cadre stratégique de l'Initiative pour l'irrigation du Sahel (S2I-SF).

Le projet répond aux critères d'intégration régionale. Il contribuera spécifiquement à trois défis régionaux: a) une utilisation plus efficace et productive des ressources en eau peu abondantes; b) l'accroissement de la sécurité alimentaire; et c) le partage des connaissances afin d'améliorer la viabilité et exploiter le potentiel d'augmentation de l'irrigation dans le Sahel

Le Mali est certainement le pays du sahel qui dispose de plus potentialités en termes de ressources en eau et en terres avec 65 milliards de m3 d’écoulement annuel moyen d’eau de surface (bassins des fleuves Niger, Sénégal et Sourou), 2.500 milliards de m3 d’eau souterraine avec un taux de renouvellement annuel[1] d’environ 60 milliards de m3 et près de 2.200.000 ha de terre apte à l’irrigation[2]. Ainsi, la maitrise de l’eau pour le développement de l'irrigation constitue une des priorités majeures pour le Gouvernement. Aussi, le pays dispose de grands périmètres irrigués, de nombreuses infrastructures hydro-agricoles et d’une longue tradition de la pratique de l'irrigation. Par ailleurs, à travers d’importants projets visant à augmenter la surface sous irrigation et le rendement des cultures, en particulier le riz, le Mali peut occuper une place de choix dans l’approvisionnement en denrées alimentaires pour les populations du Sahel.

Le PARIIS permettra au Mali de valoriser les solutions d’irrigation qu’il a développé depuis plusieurs décennies et de tirer parti des expériences et bonnes pratiques des autres pays de l’Initiative 2iS. Ainsi, le projet permettra de renforcer et mettre à l’échelle les acquis engrangés au Mali, notamment dans le domaine de l’Irrigation de proximité (Type 1 et 3) à travers le PNIP. Le projet appuiera la modernisation et le renforcement des Sociétés d’Aménagement et de Gestion de l’Irrigation (SAGI, type 4). De plus le PARIIS donnera une impulsion au développement de l’irrigation commerciale privée (type 2 et 5).

1.4. Zones d’intervention prioritaires

Deux (2) Zones d’Intervention Prioritaires (ZIP) sur lesquelles se concentreront les activités de la Composante B ont été retenues. Certaines activités des Composantes A et C auront une portée de niveau national. Les deux ZIP ont été sélectionnées en tenant compte des enjeux stratégiques liés au projet : prise en compte de la diversité des types de systèmes irrigués, contribution au changement d’échelle en matière de rythme des investissements et de performance de l’irrigation[3]. Les ZIP retenues sont : (i) la ZIP 1 couvrant quatre cercles des deux régions de Koulikoro et Ségou autour du fleuve Niger et son affluent le Bani : Koulikoro, Dioïla, Ségou, Barouéli ; et (ii) la ZIP 2 couvrant les zones Office du Niger et Office Riz Ségou. La population totale de la zone d’intervention du projet est estimée à 2 697 750 habitants.


[1] DNH, 2002

[2] DNGR, 1994

[3] Critères de sélection des ZIP : (i) Potentiel d’aménagement de la zone ; (ii) Demande motivée de la population (Cf. PAP et PDSEC) ; (iii) Articulation possible de plusieurs types d’irrigation / solutions d’irrigation sur une même zone ; (iv) Dispersion limitée des activités, d’où le choix d’une certaine concentration de la ZIP ; (v) Bonne connexion aux marchés permettant aux aménagement de contribuer au développement économique de la zone ; (v) Cohérence avec d’autres interventions sur la zone ; (vi) Situation sécuritaire permettant l’intervention sans trop de contraintes.


1.5. Bénéficiaires

Les bénéficiaires du projet comprendront :  (i) les agriculteurs qui bénéficieront directement des investissements sélectionnés et financés dans le cadre du projet et indirectement de la capacité accrue des acteurs publics et privés pour offrir des services d'irrigation améliorés ; (ii) les autres bénéficiaires que sont les ministères et leurs services déconcentrés, les instituts de formation et de recherche et leurs étudiants, les opérateurs publics et privés impliqués dans le développement et la gestion de l'irrigation, les cabinets de consultants et entreprises de construction, les investisseurs dans l’agro-industrie, les fournisseurs d'équipements d'irrigation et les détaillants, et les organisations de producteurs.

Le PARIIS Mali concernera environ 63 000 personnes. A travers les interventions dans les aménagements d'irrigation, le projet bénéficiera directement à 10 500 ménages agricoles, principalement l'agriculture de types 1, 2 et 3. En plus, il est supposé que pour chaque ménage agricole, 0,25 emplois seraient créés en amont et en aval dans les chaînes de valeur, y compris la fourniture d'intrants, la main-d'œuvre agricole non familiale, la transformation, la commercialisation, la maintenance des équipements, etc. Les bénéficiaires seront également les clients des fournisseurs de services qui offrent des services améliorés aux communautés locales.

Compte tenu de la composition des systèmes d'irrigation qui est prévu, environ 35 % des bénéficiaires directs des aménagements irrigués devraient être des femmes[1]. Le projet aura pour but de pousser ce ratio à 45 pour cent en accordant une attention particulière à l'équilibre du genre dans toutes les activités du projet.

1.6. Durée d’exécution du projet

La durée d’exécution du projet est estimée à six (06) ans. La date de début d’exécution est fixée au  1er janvier 2018 et la date de clôture est fixée au 31 décembre 2023.

[1] Un grand nombre de Petits Périmètres Maraîchers est pris en compte dans les investissements et ils profiteront surtout aux femmes. Une attention particulière sera accordée aux droits des femmes à la terre dans ces périmètres maraichers.

Agence d’Aménagement des Terres

et de fourniture de l’eau d’Irrigation

L'Agence "ATI"

A Bamako / Mali
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